Le Choix du Roi

On se retrouve ici dans un univers certes historique, mais teinté d'un imaginaire bien construit et d'une pincée de fantastique qui apporte une petite touche de magie. L'intrigue dépeint le Roi Charles dans ses relations familiales ainsi que dans son ascension du pouvoir. L'histoire se découpe en 3 parties, chacune sur un personnage différent bien que leurs histoires soient étroitement liées. Je ne suis pas une grande amatrice d'Histoire, mais l'auteure a su me transporter dans cette époque avec beaucoup de facilité grâce à une écriture fluide et un récit bien documenté. Les personnages sont bien construits, bien décrits avec des personnalités marquées. Chacun a son importance et apporte quelque chose d'essentiel à l'histoire. Je les ai aimés, je les ai détestés, j'ai eu envie de hurler, de pleurer, de réconforter… L'auteure a parfaitement su décrire et nous transmettre les émotions fortes qui font que je sors de cette lecture chamboulée.

Une écriture fluide, avec beaucoup de justesse et de profondeur.

Alors que vous soyez amateur d'Histoire ou non, foncez car ce roman est fort et écrit avec beaucoup de simplicité.

Merci beaucoup à Solène Bauché pour cette belle découverte.

La première partie de ce roman est consacrée à l'histoire de celui qui se prénomme encore Charles, le fils ainé de Pépin le Bref, il deviendra Charlemagne. De son enfance à la mort de son père, on voit se profiler un personnage ambitieux qui n'hésitera pas à sacrifier son entourage à sa soif de pouvoir et à sa foi profonde.

Un homme complexe qui cède à ses passions, enchainant les mariages, les concubinages, les maîtresses, beaucoup de femmes. De ces unions sont nés beaucoup d'enfants dont certains, rejetés et mis à l'écart, auront bien du mal à trouver l'amour du père.

De la vie de cet illustre roi devenu empereur, Solène Bauché tire un roman riche. Si son imagination a ajouté une sœur à Pepin le Bossu et de la magie dans leur vie, elle dessine la réalité de la vie des femmes à cette époque, le pouvoir indécent des hommes sur le destin de leurs filles, leurs sœurs, leurs épouses, leurs mères.

Un peu troublée au début du livre : je ne savais pas si c'était un écrit imaginaire ou une biographie historique, je suis vite tombée sous le charme de sa plume directe et sans concession, l'histoire est rude, l'amour souvent éphémère mais le récit reste passionnant.

J'ai adoré ce roman : j'ai été transportée par la plume de l'auteure et d'un récit qui aurait pu être vite terne et répétitif elle fait une histoire envoûtante entre réalité historique et événements romancés.

J'aime beaucoup les livres qui parlent de faits historiques tout en les romançants, on en apprend beaucoup sur l'Histoire et j'en retiens plus ainsi. Et ici, l'auteure sait de façon simple nous faire entrer dans la vie et les pensées de Charlemagne et de son fils Pépin le Bossu ainsi que dans celles d'autres personnages. C'est passionnant : de la grande Histoire nous passons à la petite, celle de personnages restés inconnus ou presque.

On suit d'abord celui qui n'est encore que le prince Charles, ses amours et ses conquêtes, jusqu'à la tentative de "coup d'état " à son encontre. Entre déceptions, mariages, naissances et guerres nous entrons dans les pensées du futur Charlemagne. On comprend en quelque sorte ses choix, dictés par la politique et par le devoir, mais difficile de lui pardonner certains actes, lui qui croyait tant en Dieu.

A l'opposé Pépin, et surtout Amaudra, se révéleront des "enfants de la nature", pas assez bien nés pour briller aux côtés de Charlemagne mais promis à une autre destinée et surtout à être libres. J'ai beaucoup aimé le destin qu'acordait l'auteure à Pépin.

Je vous conseille fortement la lecture de ce roman : si de grands faits historiques sont évoqués c'est surtout la vie intérieure des personnages qu'il nous ait donnée à lire. Et j'ai vraiment eu un coup de coeur pour le style de l'auteure, ni rébarbatif, ni simpliste mais d'une grande virtuosité et qui nous hâpe tout de suite.

Nous voici donc à la fin du règne de Pépin le Bref. A sa mort, le royaume va être partagé entre deux frères, Carloman et Charles, plus connu sous le nom de Charlemagne.

C’est ce dernier que nous allons suivre dans la première partie de ce livre. Charles est marié à Himiltrude, qui vient de lui donner une fille. On découvre Charles autrement que dans les livres d’histoire. Un personnage, complexe, difficile à cerner, tantôt attachant, tantôt détestable. Un jeune homme avec ses doutes, ses craintes, ses forces et ses faiblesses qui va apprendre à être roi. Certes, ses choix sont parfois discutables, mais il faut être conscient de l’époque à laquelle se déroulent les faits. Le lecteur est proche de son personnage et a envie d’en apprendre plus. Aura-t-il d’autres enfants, d’autres femmes ? Quelles seront ses relations avec son frère ? Comment va-t-il aborder son « métier » ?

La seconde partie est consacrée à Pépin le Bossu, le fils aîné de Charles. Difficile de ne pas être touché par ce personnage. Victime de brimades, il a du mal à assumer son physique. Déjà que de nos jours ce n’est pas évident, alors à cette époque….Etre différent devait être très dur à vivre…parfois on le plaint, mais parfois aussi on a envie de le secouer pour le faire réagir. Le côté « fiction » commence à prendre le dessus.

Je ne vous parlerai pas de la dernière partie, si ce n’est pour dire qu’elle met en scène un autre personnage et qu’elle est résolument tournée vers le côté fiction. Ce serait dommage de gâcher le plaisir de la découverte.

Point commun à ces 3 parties, l’emploi du « je ». Il facilite le rapprochement entre le lecteur et le personnage, permet de mieux s’immiscer dans ses pensées et comprendre son ressenti.

Quelle partie j’ai préféré ? Difficile à dire. J’ai bien aimé la 1ère pour son côté plus « historique » et les deux autres pour leur côté plus « fiction ». Les personnages sont tous très bien posés, l’atmosphère bien décrite, le décor bien campé. La lecture est agréable grâce à la plume fluide de l’auteur. Le choix étant cornélien, je n’en ferai pas. Ces trois parties forment un tout.

Ce que j’ai le moins aimé ? Les intermèdes qui je trouve cassent un peu le rythme.

Ce que j’ai le plus apprécié ? L’originalité de l’histoire et les faits historiques qui sont présents sans être « lourds » avec une pointe de fantastique..

En bref : un roman qui pourrait sembler difficile à aborder, mais il n’en est rien. Le style de l’auteur est agréable et j’ai passé un très bon moment de lecture.

Solène m’a permis de découvrir son roman via le site Simplement et je la remercie énormément pour ça! Etant une grande fan d’Histoire ce roman était fait pour finir entre mes mains! Et encore plus la période du Moyen-Age, une période que j’aime énormément! J’ai mis du temps à le lire (plus d’une semaine), c’est rare que je mette autant de temps sur un roman mais j’ai pris un plaisir incroyable à découvrir ce roman.

Le roman est divisé en trois parties. La première consacré au Roi Charles, la deuxième consacré à Pépin le Bossu, bâtard du roi Charles et la troisième et dernière partie consacré à Amaudra, bâtarde du Roi Charles. Chaque partie est du point de vue du personnage. J’ai beaucoup apprécié la structure du roman, trois parties sur les trois protagonistes différents permet d’en savoir plus sur leurs caractères et sur leur ressenti. En parlant des personnages, j’ai énormément aimé Pépin et Amaudra. Un gros coup de coeur pour eux.

La plume de Solène nous permets de vite rentré dans l’histoire et on ne s’ennuie pas. C’est très fluide et vraiment très agréable à lire! On passe un bon moment entouré de Charlemagne, Pépin et Amaudra. On a qu’une seule envie c’est de savoir la suite. De plus, ça nous fait un petit rappel de l’Histoire et ça fait pas mal non plus! Ma partie préférée est celle consacrée à Pépin. Ce bâtard bossu mis à l’écart de tous m’a extrêmement touché. J’ai eu eu beaucoup de peine en lisant sa partie. Plus d’une fois j’ai eu envie de pleurer en découvrant à quel point il était méprisé par sa propre famille.

Malgré que ce soit un roman historique, j’ai beaucoup aimé la petite pointe de fantastique qui est présente surtout dans la dernière partie, celle consacré à Amaudra. Ca apporte un petit truc en plus qui rend ce roman encore plus agréable à lire et plus passionnant. Quand on écrit un roman historique reprenant des personnages propres à l’Histoire, il faut que ça reste cohérent avec la véritable Histoire, Solène à réussi à la perfection sa mission. Elle nous offre un roman d’une qualité parfaite, très bien documenté. Elle reflète si bien la vie médiévale de l’époque. La violence, les combats, le christianisme, la condition des femmes., la vie royale.. Un vrai roman historique de qualité.

Je ne peux pas vous en dire trop parce que je n’ai pas envie de vous spolier sans m’en rendre compte mais ce roman est juste parfait. Tant par l’histoire qu’elle nous raconte, tant par sa construction vachement bien ficelée. Un roman historique addictif grâce à la plume de l’auteure qui arrive à nous tenir en haleine jusqu’à la dernière page. Des personnages attachants à la psychologie très travaillée. Une plongée radicale à l’époque du Moyen-Age. Un premier roman très prometteur qui mérite vraiment plus de reconnaissance. En bref un petit diamant à l’état brut que je ne peux que vous conseiller.

Je publie des chroniques littéraires sur lavisqteam.fr et celle de ce roman est présente au lien suivant : http://www.lavisqteam.fr/?p=46045

J'ai mis la note de : 15/20

Mon avis : Le choix du roi nous raconte l’histoire de Charlemagne, un personnage historique plutôt connu de tous, dont on nous enseigne les batailles dès notre plus jeune âge, et qui reste dans les esprits le grand conquérant de son temps et le souverain à la barbe fleurie. Solène Bauché parvient à nous le faire redécouvrir, nous présentant des facettes inattendues de sa personnalité, qui ne sont ni liées à ses prouesses guerrières, ni à ses manipulations politiques.

Dans la partie une de son roman, le lecteur rencontre un jeune prince avide de vivre, et pris au supplice par des sentiments contradictoires avec ses responsabilités liées à la couronne. Manipulé et manipulateur, le jeune Charles apprend de ses erreurs, et s’essaie à la lourde tâche de régner, n’hésitant pas à répudier des épouses, à tuer pour sa gloire, ou à torturer ceux qui ne sont pas de son rang. Malgré la figure tyrannique qu’il peut afficher, le lecteur s’attache à celui que l’on aperçoit d’abord sans réel pouvoir, encore juvénile, et qui grandit sous nos yeux. L’écriture poétique de l’auteure aide à considérer ce souverain d’une autre manière, et les mots nous délivrent ses pensées les plus profondes, comme les plus obscures, pour que l’on puisse davantage comprendre un personnage aussi complexe, même si l’on juge ses choix condamnables.

La partie une s’enchaîne à un rythme effréné, notamment à cause de péripéties religieuses ou guerrières qui ont agrémenté les passages des années d’un Charlemagne en devenir. L’auteure ne s’appesantit pas sur les traités, les combats ou les dialogues acérés de politiciens corrompus, même si tous les éléments restent présents pour plus de réalisme, et pour ne pas flouer l’Histoire, mais elle s’intéresse plutôt aux émotions, et au quotidien d’un souverain qui finit par accumuler plusieurs femmes et plusieurs enfants au fil du temps, ainsi que de nombreux ennemis et regrets.

Le lecteur s’attache à certaines de ses épouses, comme à certains de ses enfants, pour qui la vie ne s’est pas toujours poursuivie sous les meilleurs auspices. On se prend vite au jeu de cette vie à cent à l’heure, et de ce passé qui a tout à nous apprendre, qui met en valeur des personnages au charisme évident et à la force incroyable, à l’Histoire complexe. Le choix du roi débute par un genre de huis-clos, clôturé par les portes du château de Charles, qui nous transporte dans un univers gris à l’ambiance empreinte de poésie.

Les deux autres parties du roman changent complètement de ton et n’ont plus rien à voir avec le récit de vie de Charlemagne. Ce dernier ne constitue plus le personnage que l’on suit. Pour ne rien dévoiler de l’intrigue, ces deux parties mettent en lumière des descendants de notre souverain, et constituent des passages bien moins haletants, plus lents, davantage centrés sur les émotions, ressentiments, colères et pensées des jeunes protagonistes qui deviennent les nouveaux narrateurs d’un récit de voyage, aussi bien sur Terre que plus intérieur, qui devient finalement un voyage initiatique prenant. Entre présent et passé, le lecteur suit ces nouveaux héros qui se cherchent et qui espèrent obtenir les réponses d’une figure paternelle qui n’a jamais réellement existé. Le choix du roi nous renvoie à notre propre enfance, à la recherche de notre identité, et à l’idée de famille. Qui sommes-nous ? Que valons-nous ? Le lien entre ces nouveaux personnages est émouvant, et nous offre une belle fin, pleine de promesse et d’espoir.

En plus du récit initiatique et de la partie davantage roman historique, délimitée entre les pages de la première partie du roman, Le choix du roi s’autorise des égarements mystiques bien amenés, qui s’accordent parfaitement avec l’environnement du reste du récit. Bien que le lecteur soit d’abord étonné par la présence d’une part de magie dans une histoire de forme à première vue terre à terre, les passages éthérés y trouvent leur place, et donnent une nouvelle dimension à l’intrigue, apportant de belles images et des scènes à la fois épiques et poignantes.

Les parties deux et trois peuvent décevoir par leur caractère très lent, et plutôt immersif, contrairement à un démarrage plus soutenu, qui s’étend sur plusieurs années, et qui avance à grands pas. Cependant, le contenu de ces parties touche et décrit des personnalités complexes dont il devient difficile de s’éloigner au fil des lignes. Le lecteur réfléchit davantage et prend le temps d’analyser, le rythme lui en donnant le temps. Lors de ces parties, les flash-backs ralentissent l’action principale, ce qui pourrait frustrer des lecteurs avides de connaître le fin mot de l’histoire, qui en vaut la peine. Cela apporte tout de même un suspense bienvenu. Par ailleurs, il est dommage que l’on ne retrouve pas de figure aussi forte que celle de Charlemagne dans ces deux parties, même si les nouveaux protagonistes constituent de bien belles personnes. Marqués par leurs souffrances, ils avancent difficilement, et nous souffrons avec eux.

Le choix du roi est un roman à plusieurs facettes, qui véhicule de beaux messages, et qui, en plus de nous montrer quelques pans de l’Histoire, crée un univers fascinant autour de personnalités complexes qui finissent par devenir de véritables héros. La différence de rythme constitue un passage difficile pour le lecteur habitué à la rapidité de la première partie, même si les contenus restent aussi captivants.

Une très bonne lecture !

Avec ce livre, je sors complètement de ma zone de confort.

C’est une très bonne lecture. Je me suis évadée du monde réel pour mieux rentrer dans le monde de l’auteure avec une facilité déconcertante. Malheureusement elle m’a aussi perdue au milieu du livre en partie à cause d’une panne littéraire…

Une fiction historique, légèrement fantastique !

L’auteure m’a projetée en 792 auprès de l’héritier du trône du Royaume Franc : Charles, l’aîné. Un Don Juan, coureur de jupons qui fait fi des convenances. Il épouse une jeune femme de rang inférieur et suit son cœur, sans pour autant renoncer à ses maîtresses. Il ne faut pas trop en demander non plus.

La santé du vieux Roi, Pépin, se dégrade. Il meurt. Seulement tout ne se passera pas comme prévu. Pépin comme Charlemagne (le vrai roi) partage le territoire entre ses deux fils au plus grand déplaisir de Charles! Le même jour, sa fille aînée naît, il ne lui accorde aucun regard, aucun égard… Il aurait tant voulu un fils. Le pouvoir, la quête d’une vie, c’est tout ce qui compte.

En trois actes !

C’est un roman choral à 3 voix, 3 points de vue différents, 3 quêtes. Le procédé est intéressant. Les personnages sont plutôt bien construits et complets. Malheureusement, j’ai eu l’impression que leurs histoires étaient un peu survolées. Ou peut-être que j’aurais aimé que certains points soient plus détaillés, et d’autres moins. Ceci explique que je me sois un peu perdue. Seulement, ce point est vraiment personne dépendante.

La quête de soi, d’une vie, d’un père et peut-être même de la félicité est au cœur du roman. C’est un thème centrale et très bien exploité. Il m’a charmé.

Une plume chantante!

Sa plume est musicale, les syllabes résonnent… Elle fait écho à la plume du Chrétien de Troyes (auteur du Moyen-âge). Elle est très agréable, travaillée, fluide et prenante.

EN RÉSUMÉ : UN ROMAN À TROIS VOIX DISTINCTES ET UN TEXTE ORIGINAL ! C’EST UNE TRÈS BONNE LECTURE, AVEC UNE SUPERBE PLUME MUSICALE ! L’HISTOIRE EST PRENANTE MÊME SI PARFOIS JE ME SUIS UN PEU ÉGARÉE.

Univers parallèles de Millina

« Le choix du roi » est un roman historique qui m’a été proposé en service de presse par Solène Bauché. Il se situe en Francie lors de la jeunesse et le début du règne de Charlemagne avant qu’il devienne empereur d’Occident. Prince héritier d’une partie du royaume de Pépin le Bref – premier roi carolingien – il va rencontrer une jeune femme, Himiltrude, qu’il va épouser par amour et avec laquelle il aura deux enfants : Amaudra, sa fille aînée et Pépin le bossu. Himiltrude est malheureusement de trop basse naissance et semble de plus incapable de lui donner les héritiers qu’il attend. Il va donc choisir de la répudier pour prendre une femme de plus haut rang, susceptible de contracter des alliances puissantes. Ce roman va traiter de toutes les conséquences de ce choix.

Les personnages :

Charles : c’est le prince héritier puis le roi des Francs, le futur Charlemagne. C’est un jeune homme fougueux, plein d’énergie et qui apprécie un peu trop les femmes. Même amoureux, il est incapable d’être fidèle. Il est également très ambitieux. Mais surtout, il hait viscéralement le paganisme. Chrétien jusqu’à la bigoterie, il fera tout pour éradiquer la religion païenne saxonne.

Amaudra : la fille aînée qu’il aura de sa première épouse Himiltrude. Indépendante et insoumise, elle préférera se laisser battre presque à mort plutôt que de donner à son mari ce qu’il attend d’elle. Malgré son côté chétif, elle se révélera d’une force morale hors du commun.

Pépin le bossu : fils de Charles et frère cadet d’Amaudra. Il sera écarté de l’héritage franc à cause de sa malformation. C’est un individu faible et timoré qui espérera toute sa vie l’affection d’un père qui ne viendra jamais.

Mon avis :

Ce roman comporte trois parties chronologiques racontées chacune par un protagoniste différent.

La première se déroule pendant le début du règne de Charles, depuis son adolescence à la cour de Pépin le Bref jusqu’avant la guerre contre les Avars — que l’auteure a évité certainement pour nous épargner tant elle s’est révélé horrible pour les vaincus. Elle se montre fidèle à l’histoire et constitue la vision du roi lui-même. Elle nous amène jusqu’à la rébellion de Pépin le Bossu et son enfermement. S’ensuit le récit de Pépin puis en dernier celui d’Amaudra. Pour ces deux dernières parties, la narration diverge de version officielle, mais c’est là que se trouve le talent de l’auteure. Une fois emprisonné dans l’abbaye, Pépin sort de l’histoire. De même, Amaudra, en tant que fille bâtarde de Charlemagne, est à peine documentée. Cela laisse donc toute latitude à l’auteure pour les mettre en scène et elle ne s’en prive pas.

La jeunesse de Charlemagne aussi est peu connue. On ne sait même pas sa date ni son lieu de naissance. Et l’enfance du prince est peu connue. Même le partage du royaume de Pépin le Bref entre lui et son frère Carloman reste hypothétique. L’auteure avait donc la possibilité de se lâcher. Elle ne l’a malheureusement pas fait. Cette partie manque d’épaisseur et bien que les événements soient intéressants sur un plan historique, l’ambiance de l’époque est mal retransmise. On n’a aucune idée des costumes, des lieux de résidence, des modes de vie. Même la piété, à la limite de la bigoterie de Charlemagne n’est pas mise en valeur. Seuls les passages qui évoquent la guerre contre les Saxons, et son antagonisme contre Widukind se dégagent du lot.

Par contre, les chapitres narrés par Pépin, puis Amaudra changent du tout au tout. L’auteure laisse la bride sur le cou à son imagination et le récit s’emballe totalement. Le livre devient passionnant, addictif, riche en événements, avec une pointe de fantastique et un peu de poésie dans le style. Les personnages prennent de la profondeur, l’environnement se précise. Les liens entre les deux personnages principaux est très bien retranscrit. Ils se retrouvent après des années de séparation, se guérissent mutuellement leurs blessures. On a envie de savoir comment tout cela va évoluer.

C’est donc en fin de compte un roman qui m’aura donné beaucoup de plaisir à lire, bien qu’il ait fallu passer la partie où Charlemagne est le narrateur.

Bien que ce soit un des plus gros livres que j’ai lu ces derniers temps, la lecture m’a semblé rapide (la canicule aidant ou pas ?...)

Les chapitres courts, l’écriture fluide et naturelle (malgré l’époque ou cela se déroule), la rapidité temporelle de la première partie, contribue à ce rythme.

Je regrette cependant le ralentissement dans la 2e moitié, et en même temps il est logique, on change de contexte et de personnages principaux.

J’ai bien aimé l’alternance de narrateur.

Dans chaque partie, il y en a un principal mais parfois on vit l’événement du point de vue d’un autre personnage présent, c’est intéressant d’avoir différents ressentis, différentes émotions pour un même fait.

C’est un roman historique avec un soupçon de fantastique.

L’intrigue est prenante. Je suis vite entré dedans.

La psychologie des personnages est très travaillé. Ils ne nous laissent pas indifférents, disons le on en déteste pas mal...

On suit le Roi Charles, sa mère, ses femmes, ses enfants; Pepin le bossu, aîné du roi, mais batard sa mère ayant été répudié; et sa sœur aîné et bavarde forcément, Amaudra, et leur périple.

Le tout sur fond de guerres de territoire.

Vous vous en doutez la place des femmes à cette époque n’est pas enviable, pas plus que celle des enfants né avec un handicap.

On est dans la vraie vie de l’époque, ce n’est pas idéalisé, enjolivé, romantisé....

A lire si vous aimez les romans historiques, si vous voulez en savoir un peu plus sur Charlemagne, qui était l’homme derrière le roi ??

Un roman historique ou l'on retrace là guerres les rivalités les problèmes familiaux... une belle plume qui nous plonge dans cette époque inconnue mais un peu trop de longueur à mon gout ...